Les scellés

Ce qui est au fond de mon cœur

Le sera dans le silence

De l’ensevelissement :

Je  » serai une tombe, »

Jusqu’à la tombe.

Pourtant, la fleur de houblon,

À la bouche déliée,

Au printemps, rajeuni

Comme en été poignardé,

J’ai hurlé dans les cafés,

Mes amours, mes enthousiasmes,

La beauté de leurs formes

Avant les femmes, elles-mêmes,

Et me suis souvent ridiculisé.

Pourtant le fond de mon coeur

Qui contient des secrets

Sous les mouchoirs,

Ignore comme son double

La fierté qu’il doit porter

Qui rendrait enfin risible

Le ridicule arboré

Comme une armoirie,

Dont il n’aurait jamais dû s’affubler.

Dérision de soi-même ?

Ou orgueil mal placé ?

Seuls un nouveau secret,

Ou un amour hurlant,

Qui peuvent tout autant

L’un l’autre s’ignorer

Dénoueront l’écheveau

D’un sceau mal ficelé…

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