Dans mon espace d’asphalte
Et de goudron sombre
Qui a enceint la terre
Mon vol à vélo
Evite sous ses roues, ses ailes,
Les galaxies de bouts de verre
Qui miroitent au soleil
Et comme les orages
magnétiques
Menacent mon voyage.
Ce ne sont pas
De petits hommes verts
Qui attentent à mon parcours
Mais des hommes ivres
Et leur désespoir rageur
Du dernier flacon bu
Qu’ils brisent,
Niant tout bonheur
Toute légèreté
Au delà de leur ivresse pesante.
Et si je crève, « pas de malheur ! »
Me revoilà sur la route,
Bipède d’avant l’invention
De la roue
Poussant mon destrier de fer
Sans élégance
Qui ne réside que dans l’allure !
