(douzième des treize poèmes sous ce titre)
Vêtu de strass et de clinquant le crépuscule
par ruse arbore des dorures : les fleurs
à la terrasse s’ensanglantent. Un rayon encore
puis la nuit tombe sur les briques. Tout ce théâtre
(soir en miettes, toits qui retiennent un peu de feu
à leurs arêtes, bientôt la pluie d’étoiles)
pour émouvoir trop aisément. Un adagio
facile dans la vibration ders violons, l’appel
aux souvenirs, tant de journées gâchées
derrière soi, avec le lourd réveil des amours disparues,
le lent gâchis de vivre, la larme à l’oeil évidemment.
On se méfie avec raison de la mélancolie. Ni dieu
ni rêve : un malheur plus aride conduit
à sculpter des stèles au temps.
Olivier Barbarant
« Odes dérisoires et autres poèmes »