Je ne la vois jamais marcher,
Elle déambule en procession
Comme on nage, comme on vole
En rêvant.
Rien ne semble peser sur elle
Même pas la solitude.
Elle est solitaire comme la mer
Son amour, c’est la liberté
Qui comme les marées
L’éloigne des hommes…
Elle traverse la vie
Dans un balancement immuable,
Pourtant c’est une mère
Presqu’une Mama de Corse
Ou de Sicile,
Si elle n’avait pas ces deux perles
D’émeraude que sont ses yeux
Qui foudroient dans la colère
Et font fondre quand elle fait l’amour,
Et cette silhouette de Walkyrie
Du temps du cinéma expressionniste
Sous une crinière de lionne noire,
Comme une guerrière antique,
Ou une idole mythique,
Dont j’ai trahi le culte
Et brisé l’effigie,
Tant elle persiste à vivre seule…
« Madame, restez dans mes parages,
Vous êtes l’amour local,
Que j’ai trouvé sur la colline,
Nous aurions pu y vivre ensemble,
Heureux et oubliés du monde ».