Elle n’est pas morte en moi la voix qui me faisait chanter,
Elle avait juste besoin autour d’elle des bruits familiers
Qu’elle n’entendait plus, pour pouvoir s’entendre…
Elle avait peur de déchirer le silence,
On l’aurait trouvée impudique, incantatoire ou folle.
Elle n’est pas morte en moi,
La voix qui n’est pas celle « des sans-voix »
Pour cela, elle parle et parfois se révolte
Mais sans timbre, sans présence,
submergée par cet océan muet
Mer d’huile sans moteur ni voile,
Elle avait envie de se cacher sous elle
Sans repos, sans calme,
Attendant la tempête
Et peut-être entendant son coeur
Battre à ses tempes,
Sur les forges du temps,
Entendra-t’elle enfin
Qu’en absence de vent,
Qui soulève les foules
Il n’est de poésie
Que dans les coques
Des navires
Eparses échouées
Sur la grève ?